30 juillet 2006 PETIT TOUR DU BEAUFORTIN
J’ai découvert le Beaufortin en 1995, petit massif avec plein d’alpages accueillants et des lacs, à l’est d’Albertville et au pied Sud-Ouest du massif du Mt Blanc. J’y suis retourné en 97, 2000, 2001, 2003.
Bisanne, aux dessus des Saisies, bon départ pour cross le matin.
Roche Parstire, belle face Ouest, au dessus d’Arèches pour vol d’après midi.
Mirantin, joli vol montagne du matin.
Les alpages Ouest au dessus du lac de Roselend.
J’avais quelques morceaux, il me manquait une belle journée pour tenter un circuit, dimanche 30 juillet, c’était le bon jour :
Le matin, petite rando sympa en famille et un bon picnic au bord du lac, à coté d’un mignon petit chalet, sous le Mirantin, en direction du pas de l’âne.
Je décolle vers 13 h 15 sur un replat herbeux, à environ 2200 m, sous le Nid d’aigle. Avant la Légette de Mirantin, une belle dalle orientée SUD-EST, m’offre un superbe thermique.
La montée aisée au nuage au dessus du Mirantin commence bien la journée. Je passe et je reprends facilement au Pic de la vache rouge. Mais je ne suis pas assez haut pour attrapper la face Sud-Est de la pointe de la Grande Journée . Au dessus d’une zone claire à l’aplomb des remontées mécaniques de la face Nord du grand Mont je retrouve un beau thermique qui me monte assez haut pour que je puisse partir en direct au dessus de la vallée vers Roche Parstire. Je survole les chalets d’alpage que nous avons visité la veille (mais il pleuvait). J’envisage même de me poser là et de monter à pied sur la crête. Je rase cet éventuel atterro à 2 m sol, mais je suis un poil trop haut et me voilà en l’air dans la pente. Un peu plus bas, je retrouve une ascendance qui me conduit sous les falaises de Roche Parstire. Il est encore un peu tôt pour les faces Ouest, mais les ascendances démarrent, parfois un peu violemment. Me voilà confortablement en attente au dessus de Roche Parstire. Je balaye les crêtes plus d’une demie heure avant de pouvoir monter assez haut pour transiter le long des crêtes vers le Mont des Acrays au dessus du lac de St Guerin. J’attends d’être suffisamment haut avant de me lancer sur le versant Nord de ce grand cirque qui surplombe le lac de Roselend. Je m’étais déjà fait avoir et aujourd’hui, il suffit de patienter. Je sais que la brise remonte vers le Nord, mais encore faut-il qu’elle soit déjà installée.
14 h 30, 200 à 300 m au dessus des crêtes, je me lance dans le grand tour, la brise n’est pas encore suffisante pour réussir à cheminer le long des crêtes, je suis obligé de me diriger vers les faces Sud-Ouest, au-dessus du lac de Roselend. Sur un épaulement, je trouve de la brise musclée, puis des thermiques qui me permettent de rejoindre les crêtes au Nord de la Pieramenta.
15 h ¼, au niveau des crêtes c’est du gâteau, ça monte partout. Magnifique contraste de ces parois acérées et des vastes pâturages, plus bas autour du lac. L’Aiguille de la Nova se détache des autres sommets, par sa forme, une pointe assez régulière, et sa couleur granitique, gris-bleu-vert. Au dessus de la crête, je surplombe le lac de Presset. Je file vers le Nord, jusqu’à l’Aiguille du Grand Fond, avec le Mont Blanc écharpé de cumulus, en fond, ça donne une fameuse vue. A ce niveau, j’aurai pu continuer vers le Nord pour un plus grand tour, mais je préfère assurer le retour.
Sur toute la face Ouest c’est bien facile. J’en profile pour observer la Pieramenta de haut et faire coucou aux alpinistes. Le retour n’est pas gagné, ça se couvre un peu, le voile arrive par l’Ouest. Je décide de me coller aux nuages pour pouvoir rentrer; ça fonctionne bien et ce n’est pas inquiétant car le voile calme les développements et au dessus d’Arèches, c’est encore suffisamment bleu. Me voilà vite rendu au dessus de Roche Parstire, il n’est que 16 h 30, la brise doit être bien organisée ; quelques reposes au décollage pourraient être sympathiques. En m’approchant prudemment, je change de plan, c’est turbulent, le souvenir d’atterros forts sur le Chatel est encore bien présent.
Direction Arèches, j’ai réussi le tour que j’espérai; que chercher en plus ? Sur 500 m, je patine un peu, ça avance peu, je suis contré en Nord-Ouest, j’accélère. Brise ou vent météo, à 200-300 m sol tout se calme. L’atterrissage officiel semble toujours aussi enclavé dans un trou. En fait, il est tout à fait sain et bien assez grand. Il suffit de l’avoir pratiqué pour être rassuré.
16 h40, posé en douceur, j’appelle le reste de la famille, ils sont en train de finir la descente et me rejoigne. Qu’elle synchro !, l’exception qui confirme la règle relative à la coexistence famille-parapente.
Encore un joli rêve réalisé et d’autres en perspective !
Jac, août 2006
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