Je ne m’en suis jamais caché: la Dent de Crolles, avec son sentier monotone et surpeuplé, son déco mal foutu, la nécessité de faire une navette…m’a toujours laissé plutôt froid. La variante par le pas des terreaux m’avait déjà plus attiré mais avec une partie finale commune avec la voie normale, cela n’était pas encore vraiment cela.
Depuis quelque temps, une version plus secrète m’intriguait tout particulièrement : l’idée (très bien décrite dans les superbes topos de d‘Antoine Salvi, plutôt old school mais très précis) est plutôt simple : partir de Perquelin, monter à la source du Guiers mort, juste sous la dent, et de là tirer plein sud sans lâcher la gencive pour finalement déboucher au pas de l’œille. Comme un détartrage en face ouest, en quelque sorte. Sauf qu’en l’occurrence, chose inhabituelle, le dentiste n’est pas exempt de souffrance.
Cette idée me trotte dans la tête au point de me réveiller naturellement ce dimanche vers 6h30. Puisqu’il en est ainsi, allons-y et avec un peu de chance, je retrouverai Pierre Alexis au sommet qui a annoncé un classique départ à 8h de Saint Nazaire.
Jusqu’à la source du Guiers, tout va bien avec un très beau sentier très Chartrousin ; c’est après les choses se durcissent : le chemin qui court sous la dent est aussi beau et sauvage qu’il est rustique et soutenu. Bâtons obligatoires et belle transpiration en perspective, même à l’ombre. Tout cela est finalement assez efficace et on arrive au passage du trou du Glas, toujours assez charmant et ludique avec ses étroitures. Puis à la sortie, on tourne à droite pour le sangle de Barrère, spectaculaire mais sans difficulté. On débouche alors juste sous le sommet au pas de l’œille ; depuis mon départ, je n’aurai croisé que 5 personnes (cela change de la collective CHVD de la veille avec 6 parapentistes au col du Loup).
Là haut quelques base jumpers mais point de parapente : Pierre Alexis m’informe qu’il est déjà en bas (rapide, le bougre !); ne reste plus qu’à déplier (même seul, j’hésite encore 10mn sur le meilleur lieu pour décoller !), gonfler dans 10 km/h de face, puis se laisser glisser vers Perquelin, en repassant le film en sens inverse, à admirer le sangle, essayer de retrouver ce petit chemin perdu dans la forêt et contempler la cascade du Guiers.
Au final, une bien belle variante, même si un peu physique dans sa partie médiane. Seul désavantage : un surplus de trajet de l’ordre de 20mn depuis Grenoble. La prochaine fois, maintenant que je connais, il faudra penser à prendre le bus du matin qui monte à St Pierre. A moins que ce ne soit pour la tétralogie…
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