D’inscrits pour le traditionnel stage cross du CHVD monitoré par Prévol, il y avait le we dernier Évolène, Jean-Jacques, Nicolas, David et moi-même. Réunis autour de notre coach Gilles et de son élève-moniteur Pierrick, nous prîmes une des seules directions qui s’offrait à nous en ce samedi venté nord : Montlambert. Mais déjà dans la montée, un mauvais présage avec un vrac en direct aperçu depuis la navette, que confirmait une biroute bien cul et l’attente expectative d’une trentaine de pilotes. Le secours est annoncé et nous en profitons pour nous remplir le ventre, avant de décider de ne pas partir sur Chamoux (ça vole mais ça ne s’extraie pas), mais plutôt sur L’Ébaudiaz, un peu plus loin après le Grand Arc. La navette est longue mais la perspective d’un nouveau site nous fait languir, et la récompense arrive : en plus des fromages glanés à la bergerie du coin, la manche nous indique le feu vert et un autre groupe cross de Prévol fait office de fusibles prometteurs. La mise en l’air est certes un peu sportive, mais les thermiques sont bel et bien présents, et nous propulsent pour certains à la base des nuages, voire même dedans ! Direction le Grand Arc, demi-tour à l’entrée de la Maurienne, retour au déco puis cap sur le Col du Tamié, de l’autre côté de la Combe de Savoie à l’entrée des Bauges. Nous n’y allons pas réellement et revenons à mi-chemin vers le Grand Arc pour transiter jusqu’à Chamoux et poser au bout d’une heure et demie de vol. Je pose 2km avant, trop contré par le vent et parti pas assez haut, et tout le monde se retrouve à l’atterro officiel, les autres ayant essuyé une belle dégueulante sur la crête. Le bilan du jour est positif : vu les conditions et nos objectifs de cross, c’était sans doute une des meilleures tactiques pour exploiter la masse d’air. Environ 25km parcourus, du +6/+7 sur les varios à certains endroits, on est ravi !
Le lendemain les conditions s’annoncent plus engageantes avec moins de vent et des possibilités de circuit plus larges. Il est décidé de partir de la Sambuy, une petite station à cheval entre Savoie et Haute-Savoie, puis de contourner le massif des Bauges par le SE, direction le Mont Pécloz, l’Armenaz, en passant par Roche Torse, de viser la Dent d’Arclusaz, puis Montlambert, avant de s’avancer un peu plus pour envisager une transition sur les avant-reliefs de Belledonne. Le plan est alléchant, l’enthousiasme ne serait-ce que de découvrir encore un nouveau site nous gagne, et c’est le cœur léger que nous prenons place dans le télésiège. Il ne faut pas faire 50m pour s’installer au déco, et nous sommes sous le charme des aménagements prévus pour les familles, entre buvette, molky, toilettes sèches, départs de randos, baptêmes de parapente, et j’en passe. Ni une ni deux nous nous mettons en l’air, et tout le monde sauf moi chope le thermique et se catapulte 300m plus haut. Évolène et Jean-Jacques partent bille en tête, et je finis par m’extraire 15mn plus tard. Le groupe avance à bonne allure le long des crêtes à 1800-2000m environ, sans jamais perdre vraiment d’altitude, et je continue mon petit bonhomme de chemin en les suivant de très loin (d’ailleurs je les suivais mais je ne les voyais pas !), mais surtout de très loin verticalement, puisque j’avançais 600m en-dessous… Sous le vent du relief donc, d’arête en corniche et de bergerie en éboulis, je cherchais avec vigueur le moindre pet de chèvre qui me permette d’atteindre le pet suivant. Pendant ce temps, les autres arrivaient à l’Arclusaz, faisaient le plein pour transiter sur le Rocher de l’Aigle puis Montlambert et enfin La Thuile, avant de s’apercevoir qu’il y avait morne plaine et qu’on pouvait difficilement espérer ressortir à Brame Farine. Alors Gilles préconisa de continuer plutôt au cœur des Bauges, et tous les quatre, puisqu’Évolène qui connut une ou deux frayeurs décida à juste titre d’aller poser, visèrent le Grand Colombier perchés à je ne sais quelle altitude… Pendant ce temps là, j’avais retrouvé la meute, et je décidais de ne pas les suivre mais de continuer ma promenade jusqu’à La Thuile, de revenir sur Montlambert où un sacré thermique nous avait tous satellisés, et de finir sur un long glide vers les Tours de Montmayeur, où aucune pompe ne me permit de les gravir. Récupérés par la navette, nous dégusterons la fameuse bière bien méritée au village de La Compôte, là où le périple de Jean-Jacques, Nicolas et David s’arrêta après presque 60km de vol… La légende raconte que la bière était meilleure à Annecy mais que la soif les tiraillant, nos joyeux comparses se sont fait aimantés par la première buvette rencontrée sur leur chemin 🙂
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