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2ème journée : Jeudi 22 avril
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Les jours s’enchaînent mais ne se ressemblent pas…
Déjà, ça commençait différemment. Lucas, affamé, m’appelle la veille en me demandant si j’étais dispo pour un cross. Quelle heureuse providence en cette semaine de vacances et de disponibilité totale ! On s’organise en fonction de la météo et on décide de préserver notre capital carbone en allant à St Hil en bus. En toute loyauté envers mes ainés, je fais la proposition à Big Jack, qui négligemment décline l’invitation… Aaaaah heureux retraité, qui savoure le privilège de choisir ses journées, ni trop chaude, ni trop froide, juste à point… En tout cas trop nuageuse et basse de plafond… tout comme nous !
Nous montons donc en bus, en attrapant Medhi au passage. Arrivé à St Hil vers 11h, on décolle tôt et on enchaîne jusqu’au Rachais en économisant les tours dans les thermiques. Medhi, médusé, finira par rester derrière nous et fera un joli tour du bocal. Au retour vers la Dent, on constate avec Lucas que ça plafonne à 1650. Nous voilà donc partis à cheminer tout en slalomant avec les nuages et en faisant les oreilles pour éviter de se faire aspirer. Peu après les faces EST à la hauteur du cirque de St Même, on finit par retrouver une combe ensoleillée et un plafond nettement plus relevé. On passe donc à l’étage supérieur et on se surprend même à enrouler le bord d’un cum jusqu’à plus de 2350m.
L’occasion est trop belle pour ne pas être tentée… Nous décidons donc de transiter vers la Savoyarde. Mais quand je dis la Savoyarde, c’est la Savoyarde ! En fait j’avoue ne pas avoir encore les bons repères et le fameux « signe égal » bien connu des crosseurs chevronnés, ne nous attire pas comme un aimant. On se fait surprendre par la brise de Chambéry et on dérive bien vers le Sud, juste avant la bifurcation vers Albertville. A ce moment là, on comprend avec Lucas que le rodéo va commencer. Une lutte acharnée dans des thermiques hachés commence, avec des voiles déchainées ! Le pilotage devient musclé mais après une demi-heure de combat nous parvenons à rejoindre deux autres guns à plus de 2000. Bien rincés et face à un horizon bouché dans les Bauges avec une tendance nord bien marquée, on décide de retourner dans Belledonne. Certains diront mais pourquoi tout ça ?! Et bien tout simplement pour bosser les gammes !! Après la transition Chartreuse-Vercors la veille, on continue à travailler celles de Chartreuse-Bauge et Bauge-Belledonne… les clés d’un futur grand cross en emboîtant chaque pièce du puzzle géant !
Le retour sur Belledonne se passe sans encombre. On raccroche bien vers Brame Farine puis on transite sur le St Genis, sur le Crêt du Poulet… Le vent du Nord nous pousse, les crêtes sont bien chargées, on prend la confiance et on avance. Malheureusement, il aurait fallu ralentir et patienter. On se retrouve dans des combes à enrouler des thermiques sous le vent. Plan encore galère qui finit quand même par payer. Au dessus de la station de Prapoutel, on enroule un bon thermique à plus de 2200m et on continue jusque vers Grenoble. Lucas, bien inspiré, ne cessera de me narguer en enroulant jusqu’à plus de 2500 et en se baladant jusqu’aux 4 Seigneurs. Finalement on pose dans les champs à côté de Gières pour éviter de perturber un match de foot. Notre prévoyance n’était pas suffisante : sitôt posé, un gars en skate arrive pour me dire qu’il ne faut surtout pas atterrir ici. C’est un parapentiste qui s’occupe des relations avec le Versoud. Je lui dis qu’on est dans la zone grise mais il me dit que c’est sensible. Donc à retenir, vaut mieux poser sur la rive droite de l’Isere comme l’avait précisé Jack dans un précédent article.
Bilan : un cross étonnant, avec un vent du Nord marqué, un plafond bas au début mais généreux au final… Encore un bel entraînement… avant J3 !!!
Laurent, peux-tu communiquer l’endroit où vous avez posé?
Que l’on évite de faire la même chose, si c’est sensible!
Merci
Bien sûr ! Je rajoute une photo plus explicite…