Le groupe des 9 au déco sud
Une semaine avant le départ pour St André-les-Alpes nous étions 22 pilotes du club prévus pour cette nouvelle sortie. On espérait profiter d’une belle météo et des derniers thermiques de l’année en ce début de mois d’octobre. Mais le ciel n’a pas totalement vu les choses de cette façon. Finalement, compte tenues des prévisions assez catastrophiques, vendredi, nous ne sommes plus que 9 à décider de tenter l’aventure. Je voyage avec Fred et nous arrivons vers 16h, juste à temps pour prendre la navette et monter au déco ouest pour un magnifique vol du soir avec pleins de vautours. Peu après, Arnaud, Quentin, Théophile et Tony arrivent, attrapent la dernière navette et décollent mais il est tard, le soleil est déjà bas, les pompes ne sont plus assez fortes et nous nous retrouvons rapidement à l’atterro du lac et son fameux bar pour descendre une bonne bière et préparer la journée de vol du lendemain.
Meteoblue prévoit du sud forcissant en fin d’aprem mais une bonne instabilité et des plafonds entre 2000m et 2500m. Ça nous laisse une bonne plage horaire pour que tout le monde, suivant son niveau, puisse voler. Jessica, Martin et Jean-Jacques nous rejoindront le lendemain matin. Resto, pizza arrosée d’une bonne bouteille et chacun retrouve son duvet au camping. Il fait bien moins froid qu’à Ceillac !
Réveil aux aurores, petit dej avec thé, café et croissants frais… Jean-Jacques organise une première rotation et un premier vol du matin. Jessica et Martin arrivent en fin et nous nous retrouvons tous en haut pour le deuxième vol. Il est 11h et les conditions ne sont pas encore installées mais le déco est très bien alimenté, ce qui permet à certains de travailler le face voile. Je profite de l’attente pour expliquer les différentes possibilités de cross et donner quelques conseils (on verra que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd). Finalement vers midi, redoutant que ça forcisse les pilotes les moins aguerris du groupe se mettent en l’air avant que ça tienne vraiment.
Vers 12h 30 quand les premières ailes commencent à passer au-dessus, nous avons tous décollé. Les premiers auront un peu de mal à s’extraire sauf Tony qui s’accroche au pilier sud du Chalvet. Jean-Jacques et moi montons rapidement au plafond vers 2400m et tentons une option vers Digne. Le vent du sud rentre plus tôt que prévu, je mesure 22km/h par moment et nous n’arrivons pas à boucler. JJ vache au pied de la montagne de Coupe et moi à l’entrée de St André après avoir tenté de raccrocher la crête de Chamatte. Mais vers 13h, 30mn avant que je pose, j’ai Tony en radio et il m’annonce qu’il a vaché au Cheval Blanc ! Je lui demande à quelle altitude ? il me répond qu’il est à 2050m et qu’il va essayer de redécoller. Bon, je ne m’inquiète pas plus que ça. Aller jusqu’au Cheval Blanc faisait partie des plans que j’avais suggérés au briefing. Petit à petit on se retrouve tous au bar habituel. Deux vaillants traileurs, Théophile et Arnaud remontent en courant chercher la voiture et nous attendons des nouvelles de Tony qui ne donne plus aucun signe de vie. Le sud commence à rentrer, les quelques voiles qui volent encore on l’air de faire du surplace.
Alors, pour tuer le temps, nous décidons d’aller faire une partie de pétanque en essayant de ne pas balancer une boule sur un des innombrables lapins qui courent dans tous les sens au milieu du camping (sud oblige, avec le marseillais on flanque une raclée à l’autre équipe). En fin Tony a rallumé son téléphone et nous explique qu’il a redécollé pour essayer de rentrer en volant mais n’a réussi qu’à faire du soaring sur la grande face est du Cheval Blanc. Il pose une deuxième fois, remonte sur la crête pour tenter un balistique vers le village de Thorame. Jessica et Martin partent le chercher. Nous nous retrouvons tous au resto où Tony nous raconte comment, contré par le sud il a décidé, en bon british, de poser en altitude pour manger son sandwich et satisfaire quelques besoins. Il ne s’est jamais senti en danger. Pour le lendemain c’est mort, le sud est prévu avec des vitesse hallucinantes. Lors de la préparation de cette sortie, j’avais émis l’idée que certains pilotes pourraient tenter le retour à Grenoble en volant. Pour le coup on aurait pu aller jusqu’au lac Léman sans enrouler…
Photos : Fred, Quentin, Jack
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