Préparation mentale : récit d’un stage pas comme les autres

par | 6 Avr 2022 | CR des sorties club, CR Vol, Cross, Formation, Vie du club | 2 commentaires

Stage de préparation mentale pour le vol en parapente – WE du 02 au 04 avril 2022 – Mévouillon
 
Approuvé par le CDBIS (ndlr Comité Directeur des Bonnes Idées de Stage), le stage « Vol & Mental » aura été une belle découverte. Loin de nous faire découvrir l’intérêt d’avoir toujours un petit bout de fromage dans sa sellette, il nous a permis de prendre du recul par rapport à notre activité, d’en cerner mieux les contours au regard de la pratique que chacun s’en fait. 
 
Et pourtant, la météo tempétueuse du samedi ne laissait présager rien de bon : 70km/h de nord annoncé, de la neige et des températures avoisinant le zéro degré centigrade. Un dimanche plus agréable nous permettait d’entrevoir un bel espoir, mais c’est surtout le lundi que nous attendions avec impatience (quelle bonne idée que d’avoir posé un jour de congé pour prolonger ce week-end !). 
Nous sommes confortablement hébergés dans le gîte municipal (oui c’est bien une ancienne école) et généreusement nourris grâce aux courses faites par Kate (merci !!!). 
 
Nous étions 7 mousquetaires – Arnaud, Simon-Pierre, Maxime, Kateline, Eric, Pierre et moi-même – à faire la connaissance de Delphine Pille, préparatrice mentale et BE parapente, dans son école Esprit-Parapente située à Villefranche-le-Château. La première journée a été consacrée à l’échange : on se découvre sans tabous, on explique les raisons qui nous amènent ici, on s’épanche. Delphine décortique les états mentaux des uns et des autres, délivre son enseignement et propose un mode d’emploi pour comprendre nos réactions : verbalisation, prise de conscience, visualisation, planification d’objectifs. Nos cerveaux reptiliens nous obligent à penser d’une certaine manière, il faut déconstruire leur discours pour mieux distinguer les leviers d’action sur lesquels nous pouvons agir. Pas étonnant qu’un cerveau reptilien ne soit pas toujours adapté au vol 🙂
 
La deuxième journée nous réserve une belle surprise : un exercice riche de mise en confiance sur le site du Fort de Mévouillon, entre gonflage en terrain escarpé, pas bien grand et en travers vent, reposes et soaring. 
 
Enfin le troisième jour dont nous avions tous rêvé arriva : 3 vols depuis 3 sites différents et dans 3 conditions distinctes. On commence par une rando bucolique dès potron-minet au site du Fort, avec une vue magnifique sur le bassin de Mévouillon encore pris dans la brume. Les conditions se mettent en place pour un soaring à 8h sous la neige (dans les Baronnies provençales s’il vous plaît). La suite obéit à un timing précis : 11h à Bergiès pour un exercice de montée en thermique et de petit cross en bocal, accompagnés par les vautours. Tout le monde s’extrait et file à la queue leu-leu vers Buc, puis vers le Fort, ensuite certains iront survoler La Trappe, d’autres partiront vers Séderon, et tout ce beau monde se retrouvera au gîte, pour un pique-nique bien mérité. Enfin le clou du spectacle restera le fameux Buc de fin d’aprem, où chacun sortira en décollant de l’intermédiaire et en volant une heure dans des conditions qui se sont mises en place au bon moment, au bon endroit : un must. 
 
Delphine nous a tous impressionnés, tant par ses compétences sur le sujet du jour (le mental) que sur le choix du site et du créneau, et sur ses conseils techniques de décollage et vol. Il faut dire qu’elle n’était pas seule : son jeune chien Sky nous a aussi accompagnés sur tous les décollages.
 
Pas besoin de rentrer dans les détails sur les apports que chacun aura tirés de ce stage : c’est très personnel et le travail de prise de conscience nous demandera beaucoup d’entraînement et de mise en pratique. En tous cas, l’idée est de maximiser le plaisir pris en vol en se plaçant dans le meilleur état d’esprit.
Tout cela n’étant bien entendu pas spécifique au parapente, les techniques découvertes peuvent très bien être utilisées dans d’autres activités, à la maison ou au boulot. Une expérience qui ouvre plein de portes.
 
 

2 Commentaires

  1. « Pas besoin de rentrer dans les détails sur les apports que chacun aura tirés de ce stage : c’est très personnel et le travail de prise de conscience nous demandera beaucoup d’entraînement et de mise en pratique. »

    Je reste un peu sur ma faim… J’aurais bien aimé en savoir plus… Sans faire référence aux participants, pourrais tu nous dire sur quels moments ou quels aspects de notre pratique ces expériences mentales on porté et à quels genre d’exercices avez-vous participé ?

  2. c’est très très varié, ça peut aller d’une peur/appréhension/stress: voler en altitude, voler près du relief, voler dans la turbulence, voler avec du monde et donc apprendre à surmonter ça.
    ou gérer son énervement suite à une situation, ratage de déco, qlq’un qui te grille une prio, mauvais placement donc faire un point bas, et donc passer outre, se remotiver, etc…
    ça peut être une démotivation, un coup de mou.
    en gros tout ce qui te pose problème dans ta pratique, qui te bloque, qui te frustre, qui t’empêche t’attendre ton objectif pour essayer de trouver une solution(on parle bien évidemment de blocage psychologique pas de blocage technique), elle a aussi beaucoup insisté sur le faite qu’il faut qu’il y’ait problème pour qu’il y’ait solution, si tu vas poser parce que tu estimes que c’est trop turbulent pour toi mais que ça n’est pas une frustration alors il n’y a pas de problème, si par contre ça t’empêche systématiquement de faire ton cross ou simplement d’apprécier ton vol alors ça en devient un.
    Etre bien dans sa tête c’est être détendu donc ne pas dépenser de l’énergie pour rien, avoir l’esprit disponible pour faire les meilleurs analyses et prendre les bonnes décisions, ou tout simplement prendre du plaisir.
    Sur les exercices, il y’a une partie « théorique », un/des tableaux à remplir avec l’élément perturbateur et les différentes actions que l’on pense mettre en place pour que celui-ci n’en soit plus un. et ensuite mettre en pratique lors d’un vol puis en parler après pour voir si ça a marché, un peu, beaucoup, pas du tout.
    Pendant nos vols elle nous a aussi beaucoup observé et fait des remarques, l’attitude en dit beaucoup sur le mental!
    elle délivre beaucoup de clés de travail/réflexion/méthode, aucune solution c’est à chacun de se faire sa solution: celle qui lui convient.

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