Il y a fort longtemps, dans une caverne lointaine, très lointaine… Un mythe.
Des hommes sont enchaînés dans une « demeure souterraine », en forme de caverne. Ils le sont depuis leur naissance, de telle sorte qu’ils n’ont jamais vu directement la source de la lumière du jour, c’est-à-dire le soleil ; ils n’en connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu’à eux. Ainsi, des choses et d’eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.
Que se passe-t-il si l’un d’eux est libéré de ses chaînes, et accompagné de force vers le Maroc ? D’abord, il sera cruellement ébloui par une lumière qu’il n’a pas l’habitude de supporter, ce qui le fera souffrir. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer.
Alors, « ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure » ? S’il persiste, il s’accoutumera. Il pourra voir « le monde supérieur », ce que Platon désigne comme « les merveilles du monde intelligible ».
L’homme peut alors prendre conscience de sa condition antérieure. Il doit se faire violence, et retourner dans la caverne, auprès de ses semblables, pour leur apporter sa connaissance de ce qu’il y a dans le monde supérieur. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire. Platon conclut l’allégorie sur une question : « Ne le tueront-ils pas ? ».
« Heyyyyyyyyyyyyyyyyy non ! » criera le Nain, « écoutez d’abord mon histoire ». Rappelez-vous chers amis, ce voyage était prévu de longue date : 10 d’entre nous s’étaient portés volontaires pour être initiés à la culture berbière, hips euh, berbère. Pour découvrir une nouvelle façon de voler aussi, dans le dynamique ! Et surtout pour réviser ses gammes au gonflage, parce qu’on en bouffe jamais assez… La bouffe, on y reviendra d’ailleurs.
Il manquait le prompt effort et nous nous vîmes finalement 8 en arrivant à l’aéroport : Guenhael (Gwen en radio), Gilles (dit Gilou en langue Fred), Fred (dit le casqué), Isa et Chris Guilbert (prononcez bien le L), Hubert le sage, JC l’Arak air kiri, et le Nain.
Voilà le topo : nous partons de Lyon direction Agadir et sommes réceptionnés par l’école de Saint Pierre de Chartreuse, « Les Gens d’Air », que certains connaissent (Vincent Brisach la dirige encore pour 3 ans). Mais c’est avec Jérémy que nous passerons la semaine, et force est de constater qu’il est déjà rompu à l’exercice du voyage. Tout est compris, c’est aussi pour ça qu’on les avait choisis : apéro en rooftop pour faire connaissance avec les olives locales. « Agadir, dir, dir, pousse l’ananas et mouds l’café » est répété à l’unisson.
Dimanche matin, direction Tifnit, 1er site de vol sur le littoral, à 50km au sud. Et voilà ce qu’on y fait !
2ème jour, départ vers Aglou, qui jouit d’un site « montagne » et d’un site « falaise ». On fait les deux : on ploufe et on remonte à pieds, ou on reste scotché en thermodynamique avant de se laisser emporter au vent direction la plage, on pique-nique, on s’exerce à tous types de gonflage (cobra, vipère et Piton de la Fournaise car il fait très chaud), et on s’envole finalement le long de la maigre falaise qui demande un doigté plutôt technique pour se maintenir… Pourtant ça marche ! Ah que c’est bon de voler autrement qu’en thermique et de sortir de sa caverne 😉
Mais les voyages en parapente c’est pas que le parapente ! Voici un échantillon non exhaustif des paysages locaux…
Et je ne parle pas de la gastronomie… « Vous le voulez à quoi votre tajine ? » Y’a poisson, bœuf et poulet bien sûr, mais on découvre poulpe et mouton, ah voui que c’est bon ! Sans oublier le couscous du jeudi soir chez Redouane à Mirleft (ou Mirflet, on a souvent hésité !).
Il reste 2 sites à vous montrer, dont le fameux « Nid d’aigle », qui nous aura permis de faire le 1er cross à 250m sol de moyenne, avec des raccroches en dynamique à ras-le-cactus, je peux vous dire que certains ont eu les fesses émoussées ou les poils hérissés…
Avec tout le monde, on se lance un jour dans un défi des plus intelligents : faire 6 vols-randos dans la journée (dénivelée 250m environ), par la route, par les sentiers ou dré dans l’pentu !
On finit notre séjour à Legzira, encore plus au sud et même dans une autre province, celle de Guelmim – Oued Noun, pour un entraînement intensif en déco-atterro, les conditions étant d’une stabilité déconcertante, dans une canicule pas trop accablante (on pensait à vous !).
Bilan du stage : ça a volé TOUS LES JOURS, on a énormément travaillé les exercices au sol, on a fait le pleins de calories (manger – bronzer), on s’est quand même bien dépensé car les journées étaient très remplies jusqu’au coucher du soleil, tout le monde s’est fait plaisir et aucun dommage à déplorer. Ah si, JC doit faire quelques réparations car il a fini la semaine avec une seule suspente 🙂
Voilà, mesdames messieurs, je vous shoukran d’avoir lu nos aventures, et j’espère que vous pardonnerez ceux qui n’ont pas soigné leur empreinte carbone. Vous avez raison, il existe des cavernes plus proches, et nous comptons sur vous pour les éclairer.
Et si vous préférez l’image au long discours, c’est par ici : https://youtu.be/mw2adxRq20w