Vol Rando au Chili
Date du vol rando : 28/02/2025
Massif : Sierra de Ramón
Orientation du déco : Ouest
Altitude du déco : 1060 m
Dénivelé : 260 m
Durée de la marche : 40 minutes
Distance totale de la marche : 2 km
Atterro : Geopark de Vizcachas
Itinéraire de montée :
La piste montant au déco part tout au fond du parking des stades de foot du Geopark.
L’atterro est une bande de pelouse, en deçà du parking, bordée des stands des différentes structures de biplaceurs.
La piste monte en faisant une sorte de grand Z, très raide dans la partie centrale, nettement moins pour le reste. (Voir la photo ci-dessus)
Le déco, bien visible d’en bas, est juste en dessous de la forêt d’antennes au sommet de la colline.
Récit de l’aventure :
Ce n’était pas une sortie club, mais une série de sorties d’un membre du club provisoirement expatrié au Chili.
J’ai pensé que décrire le site changerait un peu de l’ordinaire ici, voire pourrait en motiver certains au voyage!
Je suis en effet depuis 5 semaines en Amérique du sud. Et depuis 10 jours j’ai posé mes valises chez ma fille à Santiago.
Et comme j’avais prévu le truc, et que c’est l’été ici, j’avais pris ma voile de cross dans mes bagages 🙂
Le point commun entre Santiago et Grenoble, c’est que ce sont deux villes au pied des montagnes. Juste derrière Santiago, il y a une première chaîne de montagnes de taille assez similaire à Belledonne. La comparaison s’arrête là, car la végétation est plutôt comparable à celle de la Provence, voire des Pyrénées espagnols. Et derrière il y a l’intérieur des Andes, très difficile d’accès, avec nombre de sommets dépassant les 6000m. L’autre grosse différence, c’est la taille de la ville, puisque Santiago a 7 millions d’habitants! Il y a donc un paquet de pilotes, même si la proportion est bien inférieure à la nôtre.
Le site phare de Santiago, c’est Las Vizcachas. Il est situé à la sortie sud-est de la ville, à l’extrémité sud de la Sierra de Ramón, la chaîne que je comparais à Belledonne ci-dessus. On y accède facilement car l’atterro est au bord de la grande route qui rentre dans le Cajón del Maipo. Chercher « Parapente Vizcachas » ou « Geopark Vizcachas » dans Google Maps.
Le site est animé par une impressionnante équipe de biplaceurs pros, qui enchaînent les baptêmes du mercredi au dimanche, à un rythme digne du Col de la Forclaz.
Les deux premières fois, il faisait entre 35 et 40°. J’avoue que j’ai craqué et j’ai payé les 10000 pesos (~10€) pour monter en 4×4 avec eux. La troisième fois, il ne faisait plus que 32°, et je suis monté à pied. Un petit 260m de dénivelé facile en 40 minutes. Attention cependant, montée à pied ne veut pas dire gratuit: Ici c’est comme en Suisse ou aux USA: C’est un terrain privé, et il faut payer 5000 pesos (~5€) pour avoir le droit d’y monter! Mais bon, il n’y a pas vraiment d’alternative, et le site vaut bien ça de toute façon.
Le déco est bien aménagé, avec une grande moquette, et même des bancs ombragés pour patienter agréablement si les conditions sont trop fortes.
C’est un site du soir, en face ouest. L’aérologie est très semblable à celle de Saint Vincent les Forts: Le déco est sur un promontoire en travers de l’entrée de la grande vallée du Maipo. Quel que soit le sens du vent en altitude, c’est la brise de vallée du Maipo qui prend le dessus. Et comme souvent en Provence, en milieu d’après midi elle est beaucoup trop forte pour décoller. (Sauf pour les biplaceurs qui maîtrisent le gonflage cobra!)
À partir de 17h, ça redevient fréquentable, et les pilotes solo arrivent au déco. Pour les pilotes peu aguerris, je recommande plutôt après 18h.
Gonflage face voile indispensable, au moins au début. Une fois en l’air, ça tient très facilement en dynamique devant la crête. Attention, un câble peu visible traverse une des petites combes en contrebas à gauche du déco. En pratique il n’est pas gênant, car ça tient facilement, même très au large du relief.
En fin d’après-midi, tout le monde tient dans de l’huile jusqu’au coucher du soleil.
Comme à St Vincent les Forts, toute la difficulté du site est de sortir de la zone dynamique, et d’aller raccrocher le sommet au dessus. Assurer un petit 1350 à 1400 avant de tenter d’y aller. Dixit un moniteur local: « Attention, il y en a un paquet qui sont partis trop bas, et ont fini dans les arbres en bas! »
Au début ça tient aussi en dynamique au ras des premières grandes pentes. Mais plus loin, il est souvent plus efficace d’aller chercher les thermiques qui déclenchent en avant du relief.
Une fois en haut, on peut continuer vers le nord, et traverser tout Santiago en longeant la Sierra de Ramón jusqu’à son extrémité nord. Ça a l’inconvénient d’être difficilement posable dans toute la partie proche du centre ville.
L’autre alternative préférée des locaux est au contraire, une fois au dessus de 2000m devant le premier gros sommet, de repartir vers le sud, traverser la vallée du Maipo, pour raccrocher en face et aller crosser vers le sud le long de la chaîne suivante. Celle là ayant l’avantage de dominer une plaine agricole où les vaches sont nombreuses. (Mais le retour à l’atterro potentiellement assez long en cas de vache!)
J’ai fait deux fois cette dernière classique, et c’est effectivement très sympa. Ça raccroche très très bas en face, dans ce même dynamique de brise du Maipo. Attention quand même: Autant la brise est légèrement nord-ouest au déco, et surtout à l’atterro, autant elle est sud-ouest en face. C’est simplement que l’aspiration du Canyon du Maipo attire l’air en éventail devant son embouchure dans la plaine. En tout cas, on a la dite brise dans le nez sur toute la fin de la transition. Donc bien soigner le plafond de départ; Faire une belle laisse de chien pour ne pas se retrouver dans le venturi à l’arrivée ; Et enrouler tout ce que vous trouverez dans la plaine, ça évite les déconvenues !
Une fois en face au vent de la brise, même à 50m/sol, c’est gagné. Il n’y a plus qu’à faire des 8 sur la toute première épaule. Un peu plus haut on peut commencer à enrouler. Et peu à peu, d’épaule en épaule, on remonte toute la crête jusqu’à un autre sommet au dessus de 2000m, quelques km plus au sud.
De là on peut facilement rentrer en finesse jusqu’au déco… où continuer l’aventure plus loin si le cœur vous en dit!
Pour l’atterro c’est facile: Il n’est pas très grand; Mais comme il est bien orienté dans l’axe de la brise, il suffit de faire quelques S à l’entrée est du terrain, et on pose comme une fleur, assez court face à l’ouest, sur la pelouse bien verte, devant les nombreux candidats au baptême émerveillés. 🙂
Principale difficulté : Échapper au tourniquet d’arrosage qu’ils mettent en place après 19h!
Salut Jean-François, que de souvenirs tu me fais revivre ! J’ai découvert Las Vizcachas en 2013 c’était splendide puis retour en Mai 2023 un peu hors saison et avec un seul parapente pour 2. Mais Henrique le patron du Geopark est trop sympa est pour qu’on ne galère pas à attendre les rotations de notre ‘seul’ parapente : il m’avait prêté une voile gratuitement : une Mescal 6 de Skywalk, une voile école mais à cheval ‘prêté’ on ne regarde pas les dents ! non ! Et quand je dis une voile : c’est tout l’équipement, voile, sellette et casque 2 jours de suite ! trop sympa.
Si tu y retournes tu lui passeras le bonjour de Lolo et Bruno, les Frenchies de mai 2023 !
Je vois que les prix ont encore augmenté pour la navette (6000 pesos en 2013, 8000 en 2023 (~8€) ) !