Fly Tour Baronnies

par | 9 Août 2012 | Inclassable | 0 commentaires

Notre affinité avec le « marche et vol » nous a incités à nous inscrire à la Fly Tour Baronnies qui se déroulait du 28 au 30 juillet dans le massif des Baronnies.
En partant du col de Trappe, le but était de rallier 4 balises en marchant ou en volant : la montagne de Marre, Bonnet Rouge, la montagne de Soubeyrant et l’atterrissage de Villefranche. Le parcours pouvait se faire dans un sens ou dans l’autre et représentait à vol d’un oiseau battant des ailes en ligne droite : 90 km. Les horaires de course étaient de 6H le matin à 20H le soir.

J1 : Delphine nous accueille le samedi matin pour un briefing avec la douzaine de participants. Pour cette course, un assistant n’est pas obligatoire. Nous voulions tenter l’autonomie complète. Pour cela nous partons avec matelas + duvet, sans tente ni réchaud pour minimiser le poids des sacs. On se retrouve quand même avec des sacs de 17kg si on compte l’eau : nous ne courrons peut-être pas !

Lucas se trouvant trop et léger part à la pêche aux fossiles
Le départ est lancé à 12H du col de Trappe. Malheureusement, sur le déco, la brise rentre franchement travers si ce n’est plus. Nous voilà obligés de partir à pied en direction du col d’Izon. Sur la route, Lucas ne sait plus ou donner de la tête avec tous ces fossiles au sol ! 1er déco sur le cheminOn finit par trouver un déco mieux orienté. La masse d’air est instable avec des nuages forts attrayants. Une horde de deltas partie de Laragne passe 1000m au-dessus de notre tête déjà pleine d’ambitions de vol. Malheureusement nous n’arrivons pas à nous extraire dans cette brise qui couche les thermiques. Nous posons en fond de vallée ; ce qui nous économise quand même la descente à pied. Il ne reste donc plus qu’à marcher vers la première balise après une rapide baignade dans la Méouge. un peu de fraîcheur pour se remotiverVient ensuite une bonne grosse suée pour monter le plus vite possible au sommet de B1 et tenter un vol avant la fin du temps de course du jour. On arrive dans les temps mais malheureusement le vent de NO est trop fort pour décoller. On bivouaque donc pas loin du sommet en espérant un p’tit vol du matin plutôt qu’une marche. Ce soir-là, on fait la connaissance de Gaël, autre participant venant d’Aix-en-Provence qui nous fait rêver avec ses vols de plaine à partir de la Sainte Victoire. 1er bivouac: montagne de la marre et ses chevaux sauvages Le paysage est magnifique. Grande prairie, chevaux en semi-liberté… On s’apprête à passer une nuit magique sous un ciel en train de s’étoiler !

J2: 5H30, Benoit se réveille après une nuit très reposante, d’une traite, mais constate que ce n’est pas du tout le cas pour les deux autres : en effet, un orage s’est développé dans la nuit nous donnant même quelques gouttes de pluie (moralité : vive les boule-quies pour dormir, moins bien pour la sécurité !!). La transition « endormi » – « reveillé » doit être rapide car un vent de 20km/h qui nous attend au décollage. Du vent à 6H du mat’ c’est bien laminaire mais il faut quand même bien se concentrer.
Lucas de bon matin à B1Pour rallier l’objectif suivant Bonnet Rouge, on choisi de passer par le Col st Jean ou un hypothétique déco nord devait nous attendre. Après 3-4H de marche on se retrouve sur le côté ouest de la montagne de Chabre… Parsemé de déco sud ; pas le moindre déco nord !! Gaël prend l’option courageuse de marcher sur la très fournie ligne de crête rejoignant le décollage de Laragne. Ce n’est qu’au bout de 4H d’effort qu’il y parviendra. Il réussira à décoller mais se fera enterrer dans la brise.
La réputation de Laragne passée 15h nous fait privilégier la marche en direction de B2. Point dur pour le moral car on sait qu’une grosse session marche est devant nous avec peu d’espoir de voler…
Les ravitaillements en eau ne manquent pas ; dans chaque magnifique village traversé, nous trouvons au moins une fontaine. En revanche pour la nourriture, c’est une autre histoire. Il y a très peu de commerces. Sur les 3 jours, on arrivera seulement à glaner un bout de saucisson, une baguette et 3 bouts de pain dans un restaurant. Nous ne comprenons pas encore pourquoi la faim ne nous a pas plus tiraillés…
2ème bivouac dans un champ Avec ces jolis paysages et l’impression d’avancer, la motivation revient au galop. On marche jusqu’à 20H montre en main avec l’espoir d’un vol de B2 le lendemain.
Encore un bivouac de rêve et une soirée animée par les explosions d’ampoules de Lucas (à l’ancienne au couteau), la préparation du taboulé à l’eau froide (encore croquant après 20 minutes), la réhydratation de la soupe elle aussi à l’eau froide (avec grumeaux pour les novices) !

J3: 5H40, Benoit se réveille après une nuit très reposante, d’une traite, mais constate que ce n’est pas du tout le cas pour Lucas. Il n’a en effet emmené qu’un sur-sac, sans duvet. Il a eu froid toute la nuit et à même fait un p’tit jogging de nuit pour se réchauffer. (Question conne de Ben pour Lucas : « Pourquoi t’as pas dormi dans ta voile ?? » Réponse de Lucas : « Une CHILI originale de 2006 !? ça vaut de l’or, je ne pouvais pas lui faire ça ! »).
Nous partons à 6H pétante pour effectuer les quelques km nous séparant de B2. L’objectif est de décoller vite avant l’arrivée du vent de nord prévu comme forcissant. On arrive à Bonnet Rouge vers 9H30 et on décolle en sud – donc sous le vent – à l’aide de la brise de pente déjà présente.
vol de B2 avec le Ventoux au fond à Gauche
La masse d’air est sacrément instable. Malgré l’heure, nous bénéficions déjà de quelques thermiques. On se fait séparer en vol après un enroulage carré de Lucas pendant que Ben rejoint les cimes. En en thermo-dynamique sur les crêtes, Benoit parvient à faire quelques kilomètres de plus – tout en profitant d’une vue est magnifique ! Pendant ce temps, Lucas met la post-combustion (7km/h avec ampoules + genou en vrac) pour rattraper Ben avant qu’il ne flemmarde trop au soleil : une insolation est vite arrivée par ici !
Le retour de Lucas Pour fêter nos retrouvailles, on s’offre un bon verre de coca et gros Magnum (la glace, pas le biplace !). Plus que quelques heures avant la fin du temps course (à 16H pour cette dernière journée).
Il semble difficile de rallier B3 dans les temps. On s’y attelle tout de même en limitant les pauses… Finalement Lucas coule une bielle à 15H45 lorsque toutes ses ampoules sous le pied fusionnent en une seule grosse !

Pour finir, on finit 4e ex-æquo. Gaël finira juste derrière nous après avoir volé de B2. Un seul participant parviendra à boucler cette 1ère édition. Le 2ème se sera arrêté pile à B3 après une bonne journée marche. Le troisième fait une belle course en partant dans l’autre sens et rentre deux magnifiques vols. Il y a eu malheureusement pas mal d’abandons dus principalement à des départs trop forts et des personnes qui ne s’attendaient pas à tant en baver…

Nous aussi on en a bien bavé, mais on a aussi adoré :

 la découverte d’un nouveau coin par l’intermédiaire de cette sympathique course. Les Baronnies, ça vaut le détour, et c’est vraiment top pour le vol rando (pour le cross aussi mais on a moins testé !)

 le fait de pouvoir être en autonomie. Ne pas mobiliser un assistant. Pouvoir s’arrêter ou décoller de n’importe où vu que tout est avec nous !

 la rencontre d’autres parapentistes avec qui on a déjà une affinité : vouloir participer à ce type de course !

 l’organisation simple et efficace : un grand merci à Delphine PILE pour ce qu’elle nous a permis de vivre !

Hé ! Les gens du CHVD ! Que diriez-vous l’an prochain d’un petit tirage de bourre sur les chemins et dans le ciel des Baronnies ? !

Ben et Lucas

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