Petit récit d’une belle journée en Belledonne.
Un peu échaudé par la semaine de canicule, je me sens pas trop de me lever à 5h du mat pour accompagner Antoine et Jac au Rochail. Je me prépare donc un petit plan solo au col de Freydane.
Départ de la maison vers 6h30 pour Freydieres, histoire de marcher à la fraiche et de décoller dans des conditions raisonnables. La montée se passe tranquillement, à admirer les lacs, dire bonjour aux campeurs et pécheurs qui se réveillent à peine, avec toujours dans le coin de la tete une petite pensée pour Jean Marie qui affectionnait tant ce coin. Arrivé au col de Freydane, la brise semble idéale et c’est plein d’optimisme que je bascule du coté Nord-Est, où je dois normalement décoller. C’est à ce moment que tout se gate : là où je m’attendais à trouver l’habituel névé, tout n’est que caillasse et rocher; la faute à el Nino, la croissance chinoise démesurée, aux gros 4×4 des bobos citadins, au méthane du pet des vaches, ou à Georges Bush, je ne sais mais en tout cas il a fait bien trop chaud cet été et il est hors de question de décoller du col aujourd’hui (alors qu’en 2004, j’y décollais sans probleme un premier aout!). Si c’est comme cela ici, je n’ose meme pas imaginer le névé de la Croix, qui doit etre famélique, voire totalement disparu.
Ca sent le but à plein nez, quand je me rappelle l’existence un petit dome herbeux sous le pic du Loup; je n’y suis pas retourné récemment mais j’en garde de très bons souvenirs. Il est 9h30 quand j’attaque la redescente; en me pressant un peu, je peux y etre avant que cela ne devienne thermonucléaire partout. Je repasse donc le film en marche arrière, croisant la longue procession quasi ininterrompue qui se dirige vers la Croix. Juste avant le col de la Pra, on tourne à droite direct dans le perrier: montée assez physique et instable mais la récompense est là : petite pente herbeuse au milieu des rochers, brise douce et régulière. Je me prépare en 10mn, prégonflage, puis décollage d’une grande facilité dans ces conditions idéales. A la sortie du décollage, je suis happé par un thermique bien costaud, qui fait vibrer la kenya; pas trop à l’aise, je passe mon chemin pour basculer immédiatement à droite dans le vallon du Crozet : les dents du Loup à ma droite, le lac à ma gauche, le vol est vraiment magique. Une fois le verrou du lac passé, il ne reste plus qu’à se diriger vers la face Ouest du Grand Colon et perdre gentiment de l’altitude avant de poser à Ferpeyret, où -thanks god!- la machine à laver ne s’est pas encore mise en route!
Bilan de la journée:
une belle ballade, meme si un peu trop fréquentée à cette époque.
on peut oublier Freydane pour cette année. La Croix, on en parle meme pas.
j’ai limité le but grace à ce petit déco dans la combe du Loup. Qu’en dirait les petits jeunes qui envoient du gros avec des skis? B1? allez, va pour B1!
le lac du Crozet et les dents du Loup en vol, c’est vraiment beau. Rien que pour cela, je retournerai dans ce coin à l’automne…
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