Retour sur le premier voyage organisé par le CHVD pendant la période de confinement liée à l’expansion de la pandémie de Coronavirus dans le monde.
Demain vol-rando : le Mons Blanc !
Puisque nous sommes confinés sur notre propre planète, regardons les ailleurs possibles… Nous vous proposons de partir aux confins de l’espace, qu’on feint de connaître, qu’on ait faim de marcher, ou soif de voler…
Première étape de notre semaine itinérante extraterrestre : le Mons Blanc, point culminant de la chaîne des Montes Alpes, située sur la bordure orientale de la Mer des Pluies à environ 3600m d’altitude.
Départ en bus Translunaire depuis Kourou, Guyane à 05.00AM, depuis Baïkonour, Kazakhstan à 13.00PM, depuis Cap Canaveral, Floride à 04.00AM.
Parapentistes de tous les pays, déconfinez-vous !
SEMAINE ITINÉRANTE EXTRATERRESTRE
~ ÉPISODE I : OBJECTIF LUNE ~
Après 3 semaines de confinement, le CHVD a décidé de sortir du champ gravitationnel terrestre pour redonner des ailes à ses envies de voler. Et quel plus beau sommet que le Mons Blanc pour débuter son épopée spatiale !
Nous partons en bus Translunaire depuis Cap Canaveral en Floride, direction notre satellite préféré à seulement 356000km de distance. Seulement en effet, parce que tout était calculé : dans la nuit du 7 au 8 avril, cela ne vous a pas échappé, a eu lieu la plus grosse pleine lune de l’année, appelée Super-Lune ou encore périgée-syzygie par les scientifiques. Dans le souci permanent d’optimiser son bilan-carbone, le CHVD avait choisi ce matin exact pour profiter d’une distance Terre-Lune minimale, bel effort !
Laurent Pajot, en orbite sur l’ISS, a pu se libérer afin de nous accompagner chez les Sélènes. Et c’est sans un seul nuage au-dessus de nos têtes – l’atmosphère lunaire est si ténue qu’elle n’existe presque pas – que nous commençons la marche d’approche.
L’atmosphère – qui n’existe donc presque pas – est détendue et c’est au rythme d’un « Même en confinement / Je n’aurai pas le temps / De visiter / Toute l’immensité / D’un si grand univers » chantonné par José que nous traversons la Mer des Pluies. Évidemment la gravité étant six fois plus faible sur la Lune, nous sautons de cratère en cratère, passons devant le Promontoire Deville, puis le Promontoire Agassiz, et arrivons en un rien de temps au pied de notre ascension. Notre vol n’étant pas influencé par un quelconque régime de brise forcissant dans la journée, il est décidé une petite session de gonflage improvisée.
À la suite de quoi, nous reprenons la route des cimes. Après deux heures et demie de rebonds harassants, nous trouvons une pente propice à l’envol, sans trop de poussière, déjeunons nos sandwichs Moonraker et nos compotes Apple Star, étalons nos voiles.
Au loin, on voit quelques gaz s’échapper de geysers lunaires, signe d’une convection naissante ! Tout le monde s’élance, l’un après l’autre, ou plutôt Lune après l’autre, et c’est magique : on ne dirait pas qu’on vole, mais qu’on flotte ! Sans réelle pesanteur, ça vaut son pesant d’or : l’envie de transiter vers la Terre est forte, mais si 1,28 seconde-lumière nous sépare à peine d’elle, nous la savons contaminée (et il en faut du savon pour se décontaminer), aussi nous restons dans la Lune.
Les conditions sont assez douces en ce début de Printemps, les thermiques noirs déclenchent un peu partout mais de manière homogène. On prend 2000m de gaz facilement, et le spectacle des circonvolutions lunaires s’offre à nous sur une distance incroyable ! Il faut parfois faire attention aux petites météorites qui s’écrasent en permanence sur le sol, mais nous prenons soin de rester au vent du relief…
Il est désormais temps d’alunir : le bus Translunaire du retour n’attendra pas, et c’est au terme de 10mn de 360° engagés à fond les caissons que nous posons les chiffons en pleine Mer de la Tranquilité, là où les premiers astronautes avaient posé le pied il y a plus de cinquante ans.
Et regardez qui voilà ? C’est vous, là, tout au fond, on vous voit pas très bien mais on pense beaucoup à vous. On pense à ceux qui aident les autres, on pense à ceux qui sont en difficulté respiratoire, on pense à ceux qui vivent reclus, qui prennent sur eux pour cohabiter avec d’autres, qui s’empêchent de sortir malgré l’anticyclone, bref, qui rêvent de jours meilleurs. Parce que si on veut décrocher la Lune, il vaut mieux le dire que de se Terre.
José et Amaury.
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