SEMAINE ITINÉRANTE EXTRATERRESTRE – ÉPISODE V

par | 21 Juil 2020 | Voyages | 0 commentaires

Retour sur le cinquième et dernier voyage organisé par le CHVD pendant la période de confinement liée à l’expansion de la pandémie de Coronavirus dans le monde.

Demain vol-rando : grande fête du déconfinement et journée club sur Saturne !

Pour clôturer notre semaine itinérante, pour fêter la fin de ces deux mois de confinement et pour rendre hommage aux personnes qui ont pris soin des autres, nous vous proposons un dernier volrando sur les satellites de Saturne. On en compte plus de 200, alors il y aura le choix !
Et ça tombe bien que ce soit le dernier, on commence à étouffer sur l’ISS, y’a plus de place dans l’espace, un comble !
RDV à 06.00AM ou 06.00PM, si Saturne dans un sens, Saturne dans l’autre…
 
SEMAINE ITINÉRANTE EXTRATERRESTRE
~ ÉPISODE V : AUX QUATRE COIN-COIN DE SATURNE ~
 
« Approchez tous les amis, les grands et les petits, regardez bien ! Le cœur fier et l’œil malin, voici venir au loin votre ami Saturnin. Il a, d’après lui, traversé l’océan en nageant sur le dos. Il a capturé plus de mille éléphants rien qu’avec un lasso. Il a même été, si vous l’écoutez, voir la lune dans une fusée… » 
 
Dans tout l’habitacle la douce mélopée d’une comptine d’un temps passé résonne. Il y a les habitués des vols en fusée, mais ce sont surtout les autres qu’il faut rassurer. Depuis que le monde s’empêche de vivre pour s’empêcher de mourir, le sentiment de mettre sa vie entre les mains d’un autre prend une saveur douce-amère. Ou aigre-douce. Ou aigre-amère, enfin on ne sait plus très bien.
« Aigre-douce, ça irait bien avec le canard Saturnin » dit en plaisantant le Gentil Organisateur de la mission spatiale.
« On aurait quand même pu mettre autre chose, c’est un peu has been là » renchérit son second. « Comme dans Armageddon, l’avion… est prêt à partir… j’sais pas si j’pourrai jamais revenir« 
« Trop fataliste l’ami… En plus on va sur Saturne, d’où Saturnin, et pis ça m’rappelle mon enfance, et pis de toute façon c’est moi qui décide »
 
Les réacteurs vrombissent soudain dans un vacarme épouvantable. Quelques secondes plus tard, l’engin s’élève dans le ciel. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Coronaminus, le roi des virus », on aperçoit déjà par les hublots l’océan dans le lointain. Les continents se dessinent, les incontinents se signent. La peur qui transpirait des visages se dilue peu à peu dans l’atmosphère confinée, pour enfin disparaître lorsque les propulseurs sont largués. Le calme apparent laisse une seconde place à l’émotion d’un premier vol dans l’espace. De timides sourires naissent au creux des lèvres, et les regards – aussi profonds que le vide qui les entoure – se tournent à nouveau vers les enceintes crépitantes.
« Attention les amis, passage en vitesse lumière dans 5, 4, 3, 2, 1, 0… »
 
Et finalement, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Coronanimbus, le roi des cumulus », la navette spatiale se retrouve ficelée dans l’orbite annulaire d’une planète légendaire.
« Saturne, ici Saturne » annonce fièrement le commandant. « Comme vous pouvez le constater, les fameux anneaux ne sont en réalité qu’un amas de particules de glace et de poussière… Oh ! Regardez braves gens, ça vole déjà ! »
 
 

 

L’assemblée médusée n’en revenait pas. Et l’infirmière en chef, co-organisatrice de la journée, y allait de ses gentils encouragements :
« Dans pas longtemps, vous aussi, vous allez faire ça… alors, ça fait envie, hein ? »
Et oui, parce que ce qui réunit aujourd’hui tous ces petits êtres ébaubis, c’est la grande initiative lancée il y a plusieurs années déjà, de consacrer un jour à faire voler tous ceux qui veulent de ses élèves, futurs infirmiers. Et dans les heures sombres que traverse l’humanité, à l’orée du déconfinement programmé demain, et alors que la maladie se propage encore, quel plus beau remerciement que d’offrir ces instants de parapente à ces jeunes soignants, à ces jeunes soignantes ?
La navette atterrit dans une parfaite maîtrise sur le sol d’Hypérion, un des satellites de Saturne, pour le traditionnel café de bienvenue. Les biplaceurs attitrés du CHVD en profitent pour détendre leurs protégés et leur délivrer les précieuses consignes de sécurité.
 

 

 
Et zou ! En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « CoronaPQusse, le roi du Lotus », volants et futurs volants remplissent les astrobus, direction le déco. On ne sait pas ce qui a été versé dans le jus de pied, mais l’atmosphère s’est désormais complètement détendue.
« C’est normal, explique Pierre sans doute pour faire diversion, ici on vole qu’en thermique, ce qui signifie que l’air chaud s’élève, donc l’air se dilate, c’est ce qu’on appelle la détente adiabatique »
« Hein ? » s’enquirent les élèves-infirmiers.
« Euh, c’est pour ça que vous êtes détendus »
« Ahhhhhhhhh »
La suite, vous la connaissez. Les décollages vont se succéder : dos-voile, face-voile, accroupi-voile, et même allongé-voile (aucune image n’a pu être rapportée pour prouver l’efficacité de la technique). La scène laisse rêveur : on marche, on sent que ça tire, on court vers le vide, on sent que ça pousse, on court dans le vide, on vole ! Whaouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ! Petite rétrospective des vols effectués :
 

Des paillettes planètes plein les yeux !
 

L’aile ou la cuisse ?

 

Des anneaux pour les gouverner tous, et dans les ténèbres revoler.

 

Sortir de son cocon en un éclair…

 
« J’aimerais bien savoir qui tire les ficelles à la mairie… » 
« Occupe-toi de tes suspentes »
 

« À trois on y va » 

« Ah non on y va pas, c’est en zone rouge » 
« Un fermier qui fait de l’humour, j’adore » 
« Ah non j’suis pas fermier, j’suis infirmier »
 
« Saturne encore ou t’as arrêté la caméra ? »
Vue de l’observatoire : l’Archange Ciaile.
 
Une fois de plus, la joie de voler s’est propagée encore plus vite qu’il n’en faut pour dire « Coronalapsus, le roi des hiatus ». Aucune nausée à déclarer, ni aucun symptôme grippal, la réussite de la journée est Total : « Vous ne volerez plus chez nous par hasard » s’amusent à nous dire les Elf saturniens… Fina-lement, avant de rentrer dans leur V-Esso, les élèves-infirmiers comprirent pourquoi la communauté du vol libre était si soudée. C’est une communauté de l’anneau, ou plutôt des anneaux, puisque nous sommes sur Saturne. Il y a des elfes, et même des nains. Satur-nain, la mascotte volatile du club, en est la preuve vivante. Alors, dans un dernier battement d’ailes, le pas si vilain petit canard adresse des coin-coin assourdissants aux hommes volants, et leur souhaite bonne chance pour vaincre leur virus ravageur. Il est rescapé de la grippe aviaire, il saît de quoi il cancane !
Tout le monde reprend place à bord de la navette spatiale pour entamer le chemin du retour. « On ne s’arrêtera pas sur l’ISS » dit le commandant. « On retourne direct sur Terre cette fois, fin du confinement, tout le monde descend ! »
Et après un pas si long voyage que ça, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Coronablocus, le roi des terminus », les capsules amerrissent au large des Canaries (aucun rapport avec Saturnin).
 

« Un petit plouf pour le parapentiste, un grand vol pour le CHVD »
 
Merci de votre attention. Bravo pour vos efforts. Prenez soin de vous. Prenez soin des autres. Bons vols, et à bientôt…
 
José et Philippe H et Amaury.
 

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