Tétralogie en Chartreuse 2.0

par | 20 Nov 2021 | CR challenge 1A 12R 2021, Paralpinisme | 0 commentaires

VOL RANDO CHVD 2021

Tétralogie en Chartreuse 2.0

Une image Date du vol rando : 20/11/2021 Organisateur de la sortie : Laurent Participant(s) à la sortie : Guilhem, Guenhael, Medhi, Martin Massif : Chartreuse Orientation du déco : Sud Altitude du déco : 1850 – 2020 – 2060 – 1960 Dénivelé : 3600m Durée de la marche : 7h15 Distance totale de la marche : + de 50km Atterro : Monastère – Perquelin – Emeindras – Les Revols Itinéraire de montée : 7h30 départ des Revols pour le Charmant Som (760m) 9h30 départ du monastère de la Grande Chartreuse pour le Grand Som (1110m) 13h départ de Perquelin pour la Dent de Crolles (1110m) 15h30 départ de l’Emeindras pour Chamechaude (750m) Récit de l’aventure : Avant l’arrivée de la neige et dans la lignée des grands explorateurs du CHVD, l’idée est venue de revisiter un grand classique du club : la tétralogie en Chartreuse. Le sud annoncé ce samedi 20 novembre laissait présager des conditions satisfaisantes. Le risque d’être sous le vent résidait surtout au Grand Som, si le vent prenait une tendance sud ouest. Plein d’espoir et répondant à l’appel du 18 juin (euh non, du 19 novembre !), nous nous sommes retrouvés 5 volontaires pour courir après le temps… et par monts et par vaux ! Arrivant à 7h15 de Grenoble avec un peu d’avance, nous décidons, Guenhael, Medhi et moi-même, de commencer tranquillement la montée depuis les Revols vers le Charmant Som, certains que les deux retardataires seraient assez frais pour nous rattraper. Et en effet, Guilhem et Martin, bien que partis 25 min plus tard, finissent par arriver au sommet 5 min après nous. Une image C’est donc à à 9h10 que l’expé se retrouve enfin réunie pour le premier décollage. Un léger vent de cul nous fait hésiter à changer   de côté mais les pentes herbeuses et ensoleillées de la face sud finissent par nous convaincre de nous lancer à corps perdu. Eblouis par la lumière du matin, nous cheminons plus ou moins sur les crêtes, portés par une légère rentrée d’ouest, jusqu’aux grands champs situés au pied du monastère de la Grande Chartreuse. Convaincus que le temps gagné se fera sur les pliages et dépliages de nos parapentes, le groupe se remet rapidement en route pour le Grand Som par l’habert de Bovinant, vers 9h30. La montée se fait sans encombre, grâce à notre dealer officiel, MC Guilhem et ses barrettes de bananes séchées. L’aspect est presque suspect mais l’effet est garanti ! Dès notre arrivée sur le sentier des Moutons, nous retrouvons la chaleur de l’inversion (hallucinant le contraste de température !) et nous découvrons une légère brise sud-est… c’est gagné ! On va pouvoir décoller ! Une image Une image On avale quelques bouts de pizza et morceaux de saucissons et  les décollages pour Perquelin s’enchaînent. Telle une escadrille, on arrive au dessus des Rochers du Mollard, juste sous la Scia, où on a le plaisir de trouver quelques thermiques. Guilhem, intrépide et curieux comme pas deux, en profite pour aller photographier la grotte du Guiers Mort. L’atterro de Perquelin se fait sans soucis, à part la surprise de retrouver le givre au fond de cette vallée encaissée. Eric, fidèle dans ces engagements, nous rejoint pour la montée et on attaque le chemin vers le col des Ayes à 13h. La montée est raide, les mollets commencent à tirer mais la cadence est bien là et le groupe reste… groupé ! Une image

A peine sortis de la forêt, on hallucine sur le nombre de voiles perchées au dessus de la Dent et de Pravouta ! C’est la coupe Icare en plein mois de novembre et tout le monde s’en donnent à coeur joie. Motivés par ces promesses de soaring, on avale les lacets si bien connus de notre terrain de jeu préféré. A notre arrivée sur le plateau juste avant 15h, plusieurs sentiments se télescopent. On est tout à la fois, heureux d’être là après 3 sommets, éberlués de voir autant de monde, perplexes devant des décollages plus qu’hasardeux et circonspects à l’idée de pouvoir finir la tétralogie… Historiquement les précurseurs, Steph, Philippe, Jean Pierre, Antoine… posaient à Cherlieu et terminaient par une belle remontée à Chamechaude de près de 1200m. Respect. Ca se faisait en voile légère, au mois d’octobre, avant le changement d’heure… Mais on est le 20 novembre, il reste à peine 2h de jour et si on veut boucler, il faut absolument poser à l’Emeindras.

 Le groupe commence à douter. Nous n’avons pas tous la même finesse (je parle de celle de la voile bien entendu !) et plusieurs options apparaissent : poser à Perquelin pour Eric, sur le plateau pour Medhi, profiter du soaring pour les autres… J’avais bien dit qu’avant de partir posé vers la voiture, je tenterai bien l’avancée vers le Bec Charvet, histoire de jauger si ça passe. Mais c’est Guilhem qui dégaine le premier ! Profitant d’un gain au dessus des crêtes de la Dent, il file plein sud vers l’Emeindras. Tout aussi motivé, j’assure le plein et m’engage dans la poursuite. On passe tous les deux à peine 100m, au dessus du Bec Charvet et on trouve une ligne porteuse malgré les 15km/h de face. Finalement le posé sur l’alpage se fait en douceur et on explose de rire en réalisant le hold up qu’on vient de faire. Par contre, on réalise aussi qu’il est 16h10 et qu’il nous reste un sacré morceau avant le coucher du soleil : la brèche Arnaud.

 Revigorés par l’envie de boucler, on attaque la montée dans les couleurs magnifiques de fin de journée. Belledonne est en feu et on est aux premières loges. Qu’est ce qu’on est bien dans notre jardin ! Fatigués mais concentrés, on finit par cheminer jusqu’à l’entrée de la brèche et là, on se dit que faut pas se louper, surtout avec nos sacs légèrement encombrants ! Les câbles sont bien présents mais faut jouer des coudes et bien se cramponner pour franchir deux passages engagés. On finit par sortir, tout en se disant qu’un bout de corde ou une longe n’aurait pas fait de mal… A noter pour la fois prochaine.

Une image

17h20, plateau de Chamechaude. Quasiment pas de vent, dernières lueurs. Faut pas trainer. Rapide prévol, décollage tonique, on se retrouve en plein ciel, le coeur léger d’avoir fini de marcher mais un peu stressé à l’idée de poser dans la pénombre. On distingue bien les champs mais plus difficilement les câbles téléphoniques ou électriques… Quelques 3-6 en bordure de forêt, heureusement les champs aux Revols sont larges et peu pentus. On pose juste à côté de la voiture, heureux d’avoir bouclé et impatients de savourer une bonne bière. Et justement, on terminera cette journée mémorable au café de la place, au Sappey, en compagnie de Martin et Guenhael.

Bilan : plus de 10h30 en montagne, plus de 40km parcourus, 7h et quelques de marche et 3600m de déniv.
Le groupe était super homogène, aucun soucis en parapente, pas de blessure, tout le monde a assuré. On se dit que nos jouets sont quand même incroyables et que cette tétralogie revisitée ouvre des perspectives d’enchainements hallucinants… Pas besoin d’attendre des conditions fumantes pour partir à l’aventure. Quelque soit le cross, quelque soit le déniv… un « marche et vol » apporte toujours une satisfaction indéniable et un sentiment de plénitude. Alors, n’attendez plus, prenez vos chaussures et vos chiffons et rejoignez nous !

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