RÉCIT
Lors d’un vol à Montlambert je transite depuis les tours de Montmayeur vers Champlaurent. Le vent est assez fort, il renforce la brise habituelle dans ce secteur. Je mesure des pointes à 70km/h vitesse sol pendant la transition. Je raccroche sous Champlaurent et commence à enrouler un thermique assez puissant (+2-3m/s) qui décale dans le sens du vent orienté ouest à 20km/h.
Je passe rapidement au-dessus de Champlaurent en décalant sur le plateau. Vers 1320m je ressens quelque chose de bizarre dans la commande extérieure, le frein ne répond plus ! Je lève la tête et je découvre une belle cravate qui prend un bon quart de la voile, une espèce de grand drapeau qui flotte dans le vent. Je suis sorti du thermique et je commence à descendre. Je me concentre d’abord sur le cap. C’est bon je suis à la verticale d’un grand champ qui est en train d’être fauché et je suis assez loin de la pente. J’envisage donc d’essayer de défaire cette cravate impressionnante. En théorie il faut trouver la bonne suspente (elles sont toutes emmêlées) et ravaler le mou jusqu’à ce que ça décoince la voile et qu’elle se regonfle. Pour faire cette manœuvre on a besoin des 2 mains car il y a beaucoup de mou à ravaler. Ça veut dire qui faut lâcher le frein qui permet de contrer la tendance à tourner du côté cravaté (le contre à la sellette n’est pas suffisant)… Pendant ce temps ça descend, je suis manifestement dans l’effet bagnard du thermique. Finalement, après plusieurs tentatives j’arrive à décravater, quelques actions sur le frein qui est de nouveau opérationnel et l’aile rouvre complètement. Il est temps de remonter, l’incident a duré 1mn 45s et j’ai perdu 180m dans l’aventure. Cette fois j’essayerai de ne pas me laisser dériver sous le vent du thermique. Tout est une histoire de placement dans la masse d’air finalement.
Salut Jack
Très bel article. La trace montre très bien ce qui se passe
Bravo
Pas un mot sur l’allongement de la voile ? Ce n’est plus une B…
Bonne après midi
Tu as raison SP, en passant de la Swift 5 à l’Alpina 4 je suis passé de 5,55 à 6,05 d’allongement. La différence n’est pas énorme mais suffisante sans doute pour devoir voler en étant encore plus attentif à la masse d’air et à ses pièges. On peut imaginer dans quel état d’esprit et de concentration évoluent les pilotes d’Enzo 3 avec 7,55 d’allongement… très peu pour moi.
Salut Jack,
Merci pour ton article, il est super bien illustré
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