Un premier peut en cacher un autre

par | 27 Avr 2007 | Cross | 0 commentaires

Mon Premier…
Vendredi 19 avril à 11h, Nous nous donnons rdv avec Jean-Pierre Lintignac ce jour à 12h15 à la station service de Gières.

Nous discutons en roulant, décidons que nous monterons en stop à l’un des décollages. Nous nous garons à Saint-Nazaire, et précisons le choix du décollage, ce sera la moquette.

Ne résidant que depuis 1 an et demi à Grenoble, et avec une pratique du vol libre relativement peu assidue et expérimentée, l’objectif se dessine pour moi, ce sera le saint Eynard. D’autant plus qu’avec Jean-Pierre, je l’ai déjà tenté deux fois sans succès.

Arrivé à 13h à la moquette, nous scrutons le ciel et nous disons que cela sent plutôt bon.

Jean-Pierre gonfle et décolle, j’y vais aussitôt.
Premier virage à gauche, le thermique me prend faiblement, la manche à air en bas du déco sud dans les arbres, indique que le thermique est légèrement plus derrière, il faut monter un peu pour mieux se décaler. Chose faite après 2 « S » dos à la pente et un gain d’altitude suffisant pour véritablement centrer et enrouler le thermique qui monte droit à la verticale du déco sud. Après 150m de gain, direction le sud en suivant la crête, suffisant pour arriver aux antennes sans rien perdre ou presque. Quelques tours aux antennes puis direction le rocher d’escalade par le haut, Et là rien ou presque.

Longeons la face qui mène au fond de la combe, elle est vraiment bien exposée, ça va certainement le faire… non. C’est donc encore plus certain que ce sera au fond de la combe ou j’arrive après de trop longues secondes. Rien, et si ça continue, il va finalement falloir aller poser sans même pouvoir essayer la zone des tunnels.
Allez, encore une cartouche, on repart vers le rocher d’escalade, logiquement bien en dessous, vers 700m. Ça commence à frémir, encore plus un peu derrière à l’est. Quelques S, puis des ronds puisque le thermique est un peu en avant. 850 – 900m, de quoi se laisser décaler sur le plateau, çà accélère. 3 – 4 même 5 m/s, en quelques tours je suis à 1550 après avoir fait la course avec un delta.
La couche des 900 m était difficile à passer!

1600m, je finis mon tour et tire tout droit sur le col de Baure, j’y arrive à environ 1350. Jean-Pierre m’avait bien briffé sur le fait que pour bien assurer, il valait nettement mieux passer par le haut. Pour cela, c’était bien d’assurer le départ de la transition du Manival à partir de 1450 – 1500m. Alors à 1650, je suis serein pour passer.

En face, le premier thermique sur lequel je comptais est trop faible voir absent, je zape. Quelques centaines de mètres devant, vers Les Collands, dans une petite combe exposée plus sud, non seulement ça reprend sérieusement, mais ça monte jusqu’au nuage qui coiffe l’ascendance.
1er Moment magique où l’on s’assoit confortablement sur le faîte, puis tout en continuant à enrouler, on continue de se faire bien soulever. Même si le nuage n’est pas du tout inquiétant, je quitte le thermique vers 1900, ne désirant pas faire plus ample connaissance.
Ligne droite.

C’EST BON, à cette altitude, parait il que j’assure MON PREMIER SAINT-EYNARD.

Je suis super heureux. Jean-Pierre m’indique en radio, que le bout peut être puissant. Cela fait 45 minutes que je vole dans des conditions qui sont sérieuses à mon niveau, et je n’ai pas beaucoup d’expérience de ce type de vol. Donc logiquement juste avant, je ferai demi-tour afin de conserver ma sérénité, et assurer le retour dans de bonnes conditions.
Retour toujours avec du gaz, j’entame vers 1900 la transition retour du Manival après une longue ascension continue le long de la crête. J’indique à Jean-Pierre, que compte tenu de tout cela, du fait que j’ai rempli mon contrat, je vais songer à aller me poser.
En retour il m’approuve et me confirme que lui compte bien continuer, c’était convenu comme cela.
Petite seconde de réflexion, et réponse de ma part, « OK, je vais voir ce qu’il se passe dans la zone, et puis …. »)

Quelques secondes plus tard, vertical col de Baure, je rentre dans un thermique large, puissant mais confortable.
Je décide d’enrouler, et me retrouve quelques secondes plus tard à 1850.
Sans savoir exactement pourquoi, je me Jette sur la pilier sud de la Dent.
Le vario indique bizarrement -4 m/s, et cela pendant environ 15 à 20 sec qui semblent une éternité. Pourvu que ça monte devant, sinon cela finira radada le long de la pente de Saint-Pancrasse.

J’arrive à la gencive vers 1650. Toujours sans savoir pourquoi, je choisi l’Est. Ça commence à reprendre mais c’est collé au relief, ce n’est pas pour me déplaire, mais c’est quand même difficile de rentabiliser les S. Je me dis que si j’avais choisi l’ouest, ça serait large est confortable, mais voila, j’ai choisi l’Est et se sera l’Est. Après quelques dizaines de mètres de gain, cela se renforce suffisamment pour que cap au Nord-Est, le thermique qui est contre la pente me prenne en charge. Quelques secondes plus tard, toujours en vue du Mont-Blanc, je vois le vario qui indique 2080m!!, je tourne la tête à Gauche et je vois – ô surprise – par derrière mon épaule gauche le plateau encore enneigé et le sommet de la dent.

EXCELLENT, je viens a l’instant de sortir MA PREMIERE DENT.
A trente ans, vous me direz que c’est un peu tard!
Jean-Pierre me cherche et me demande si je suis bien posé, je lui réponds trop content qu’en fait je viens de sortir la Dent. Plaisir partagé!

2em Moment magique où l’on se positionne confortablement sur le faîte, mais cette fois ci, c’est sur celui des Rochers de Bellefond, que je convoitais presque depuis que j’ai posé mes pieds à Grenoble il y a 1 an et demi. Je poursuis jusqu’au pas de Rocheplane.

A cette altitude, le retour vers ou je veux est assuré. Ce sera Saint-Nazaire, car nous y avions laissé la voiture.
Posé Nickel après 1h50 de vol , j’essaye de joindre Jean-Pierre parti vers le Granier.

On se retrouvera finalement à Lumbin pour partager une mousse et savourer encore à posteriori cet après midi de vol.

UN PREMIER PEUT EN CACHER UN AUTRE.

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