Magnifiquement orchestrée par Simon-Pierre, la semaine itinérante a mis le cap au Sud cette année. On y a trouvé des conditions de vol typiques de la région: souvent thermiques, parfois ventées, mais aussi du plouf-matin-repérage et du relax-contemplatif-coucher-du-soleil avec vue sur les lacs, beaux souvenirs pour les photographes ! Il y en a eu pour tous les gouts et tous les niveaux avec quand même quelques renoncements aux décollages où il fallait maîtriser la tempo. Cette semaine a aussi été synonyme de renaissance parapentesque pour certains, ils vous en parleront. 

Top départ: la camionnette affiche complet avec 7 hérissons, une hirondelle, 9 voiles (dont un biplace), une guitare, un ballon de volley, jeux de société, flutes et harmonicas, cubi… et surtout notre **** super chauffeuse Danielle qui nous conduit, nous récupère, nous supporte et qu’on remercie !!! Grâce à elle pas de sacrifié, personne n’a eu besoin de renoncer à un seul vol pour redescendre la navette.  

On trouve les hébergements au gré de la météo qui nous amène dans les Hautes-Alpes et en bordure de Provence: 

• Champsaur – 3 nuits en gite: vols à St-vincent les forts, superbe Col du noyer, Cuchon d’Ancelle, Orcieres, Chorges 
• Laragne – 1 nuit, vol ébouriffant à Aspres, vol rando du soir magique au St-genix de Laragne  
• St-andré les alpes – 1 nuit en gite (non mémorable!), vols thermodynamiques de St-andré  
• Moustiers-ste-marie – 2 nuits en bengalows au camping, vols a Moustiers et Aiguines au bord du lac de Ste-croix. 
  
   
  
  J1 : RDV chez Gilou le 1er mai pour le départ, la météo est capricieuse pour cette première journée qui nous aura quand même permis de faire un épisode gonflage mais vite stoppé par la pluie. Direction notre premier gite basé à Saint-Julien en Champsaur ou on passera trois nuits tellement on était bien. 
  
   
  
  J2. Avec le Nord annoncé, le comité des vols commence par assurer –  direction Saint-Vincent les Forts. La vue sur le lac de Serre-poncon est spectaculaire, on peut souvent y voler par Nord quand ça ne le fait nulle part ailleurs. 1 ou 2 vols dans une brise établie (repose déco pour certains) et atterrissage au bord du lac qui est en travaux… gros travaux d’ailleurs, c’est un véritable ballet de camions qui sont en train de préparer un immense parking – et un immense atterro qui devraient ouvrir cet été. Un bel investissement pour notre activité, n’hésitez pas à aller y faire un tour.  
  
  
  
  L’après-midi laisse espérer une baisse du vent : on part pour Orcières et ça marche plutôt bien. Histoire de mériter sa bière une petite rando nous attend (+300m, +1 pour le challenge marche et vol), l’ambiance au déco est top, on attend que la brise se calme un peu et on vole entre 15 et 45min. Apparemment JC a décidé de payer son apéro : il pose hors-terrain, dans le lit du Drac, le voila candidat pour le nain de la semaine ! Séance gonflage dans la brise. Pour l’anecdote on croise une compagnie de militaires dont certains volent sous des Huapi de 2008… visiblement un militaire ça n’a peur de rien.
  
   
  
  J3: Col du noyer pour une superbe journée. On fait d’abord un plouf de reconnaissance, puis un 2e (Kate, JC, Benoit etc) et même un 3e (Julien qui n’en peut plus de ne pas monter !) quand on aime… des vols variés du plouf au cross de 2H et pour tous une opération récup des vachés parfaitement maitrisée par notre super navetteuse Danielle.  
  
   
  
  Quelques impressions du vol de 11H (David). On commence par se laisser monter le long de la face à gauche du déco puis sur les avants reliefs au-dessus, et avec Simon-Pierre on finit par faire les 10 bornes vers le Nord mais sans faire le plafond. Demi-tour, puis collé à la paroi c’est bien porteur : un bip, deux bips, ça remonte enfin aux aiguilles ou Jeff et Gilou se baladent depuis bien 1/2H en nous regardant de là-haut ! A 2600m c’est beau mais un peu turbulent, coté Sud je prends une demi voile sur la tête. Heureusement l’Epsilon réagit parfaitement, garde sa trajectoire, c’est bon ces B… je continue vers le sud direction le col bayard. Sur les faces Est Gilles est devant mais ne trouve rien (au final il se battra et ressortira), du coup je me positionne à cheval sur la crête pour rester à la confluence. C’est quand même bien allumé, il faut rester concentré et une partie du vol se fait un peu en apnée – j’en pisse deux fois en transition ! Quelques bons exercices de respiration en vol (un des apprentissages du stage ‘mental’ de l’an dernier) avant de trouver le plafond à 3000m ou  ça se rafraichit (merci à JC pour le prêt de sa polaire que je vais garder toute la semaine). On finit par traverser en direction du cuchon d’Ancelle pour espérer se refaire mais rien a faire… posé juste à 1km d’Ancelle, Jeff et Gilles aux alentours. Super vol où on a croisé un grand groupe de chamois au milieu des pierriers et des névés. Mon vario a dû faire son ‘bip’ le plus aigu plusieurs fois entre 2500 et 3000 ou c’était très instable – avant ca il a fallu lutter dans les basses couches, réussir à passer la crête pour avoir la vue sur l’autre côté, finir par une belle transition – au total environ 40 km de cross. 
  
   
  
  J3 suite:sur ce deuxième vol on part vers 16h30 du cuchon d’ancelle et son « ascenseur magique »… quand il n’est pas en panne. Après la petite rando (30 min) on s’étale et on attend le créneau. Le dénivelé est tout faible, pas le droit a l’erreur – un virage raté et c’est le tas, d’ailleurs certains l’apprennent à leurs frais et vont faire l’ascenseur à pied ! Mais passés les 100 premiers mètres tout est plus facile, ca monte comme dans un manège jusqu’au plafond à 3400 mètres. La transition est évidente vers les Richards mais après je ne connais plus rien, je survole des montagnes blanches. Assez paumé dans la 2e partie de ce vol, comme je suis haut et que c’est calme en transition je finis par sortir mon iphone et Maps pour m’indiquer la direction du village où se trouve notre gîte !! L’idée fonctionne, je finis par me diriger vers Saint Julien du Champsaur et me poser pas trop loin du gîte. Pour ce genre de vol il va falloir penser à trouver un cockpit – et faire une préparation sur Google Earth ou autre !
  
   
  
  J4 – Pour beaucoup un nouveau déco : Chorges, entre Gap et le lac de Serre Poncon. Ca commence par une jolie rando ~45min, puis un vol thermique avec un long cheminement avant l’atterro au bord de la nationale. Dommage qu’on n’arrive pas mieux a s’extraire mais on affiche quand même entre 15 et 45min de vol, le pique-nique nous attend à l’atterro et un café mémorable à compter les camions (parlez-en a Simon-Pierre)! 
  
   
  
  Puis on continue sur Laragne ou on prend un but : c’est trop ouest, on ne monte même pas jusqu’au déco, avant d’être sauvés par Paragliding Map qui nous trouve un super plan  au saint-genix local. C’est un vol rando qu’on fait au coucher du soleil, +400m de grimpette au milieu de végétation méditerranéenne et un déco sur une belle crête avec 1h de soaring face aux lumières du couchant : top. Atterro avec les ULM sur une mini piste au milieu des arbustes… quelle belle fin de journée, Benoit fait chauffer son reflex. Seul JC cale au gonflage mais on ne réussit plus à reposer pour l’aider au déco : il redescendra comme un cabri façon kilomètre vertical. 
  
   
  
  J5 – On arrive sur le site d’Aspres vers 11h, superbe mais avec un vent qui secoue les pioupious ! JC se fait embarquer au gonflage, au même moment le biplace gonfle dans une rafale et les 2 voiles se télescopent (au sol)… ils s’en sortent avec quelques dégâts aux doudounes mais pas de bobo, ouf!! Les plus aguerris décollent en dernier pour un bon soaring/thermique. 
  
   
  
  Il est temps de changer d’horizon, on vise Saint André les Alpes et son gite le Clair Logis prévu pour deux nuits. Mauvaise surprise, le gite devait être sympa en 1970 mais là… Coincés pour la nuit on repartira le lendemain. Les molosses du groupe réussiront à négocier le remboursement de la deuxième nuit façon tontons flingueurs : venir nombreux, parler peu, avoir l’air patibulaires – pour un peu Gilou et Kate leur cassaient les chaises !!
  
   
  
  Du coté des vols on doit encore se débrouiller avec du vent à St André… 30kmh en rafale à 18h. Après 1 h d’attente à observer les gonflages certains se lancent en courant (vite !) vers la voile pour la ralentir, ça fonctionne bien pour les plus aguerris. Balade au bout de la crête, au retour petite course accélérée tout du long sans perdre 1 metre! Dans la brise qui nous pousse on est « à fond » à 69kmh de pointe, record battu !! Atterro a la nuit tombée. 
  
   
  
  J6 – Saint-André-les-Alpes. A 9h le plouf parait évident mais le vent est travers, pourtant les écoles décollent. Kate en petite forme rate une course et finit dans les buissons, se remet de ses émotions, il faudra reprendre tout ça tranquillement… pour les autres on s’applique ! Une fois en l’air le vol est superbe, itinérance pour tous le long de la crête puis retour ; on transite même avec Jeff sur la 2e crête (coté Est). Au retour on a fait un beau plafond, bonne idée vu qu’on se fait bien contrer et on rejoint tout juste l’atterro sans un virage (la brise du Sud mérite bien sa réputation…).
  
   
  
  Le soir, arrivée à Aiguines (lac sainte croix) au camping du petit lac très cool ou on va dormir 2 nuits en bungalows. Les 3 premiers decollent vers 18h et tenouillent sur la crête; puis le 2e groupe qui fait 1H de soaring avec des vues magnifiques sur le Verdon et pose à la nuit avec la banane (Benoit!). Cette fois on a laissé Danielle profiter d’une baignade bien méritée au lac: pour récupérer la navette c’est un epic-stop qui nous attend à la tombée du jour. (David) Après 30min au bord de la route sans une touche je décide de me mettre carrément au milieu de la route comme si je la traversais… pas le choix, la bagnole suivante s’arrête ! Je tombe sur un couple Belge adorable qui n’était plus qu’à 1km de sa destination mais de fil en aiguille me remontera tout en haut jusqu’au déco.
  
   
  
  J7 – Balade dans le centre de Moustiers puis rando jusqu’au décollage, seuls 3 du groupe décollent (vent faible et le déco est plutôt plat). L’après-midi est très réussie à Aiguines, beau vol du soir qui remet tout le monde d’accord puis les nuages grossissent, on en profite pour réviser nos manœuvres de descente rapide… et même s’ils ne donnent finalement pas d’orage la soirée sera bien arrosée. 
  
   
  
  J8 – Retour à la case départ, St Vincent les Forts pour un vol ou tout a bien commencé. Un peu de thermique qui s’éteint rapidement faute de soleil., dernier atterro sur la plage, Pic-nique et  retour à Grenoble la tête bien remplie de bonnes ondes. 
  
   
  On fait le bilan. Pendant cette semaine la plupart ont dit avoir déconnecté complètement (et pour certains, perdu 20 ans )   Discussions et partages d’expérience en tout genre – quels sont les meilleurs outils pour décider du site / de la meteo du jour; la temporisation au bon moment au gonflage ; comment préparer un cross; prendre des photos en vol; soulager sa vessie en transition ; beurre doux ou beurre salé; où est l’appareil photo de Danielle; qu’a volé David aujourd’hui sur la table d’à côté, comment fait JC pour aussi bien emmêler ses suspentes etc etc… les journées sont vite remplies! On retient quelques hors terrain, de petites frayeurs sur certains déco, de la bonne humeur 24/24, une soirée musicale mémorable, et des photos bien parties pour le concours de l’année prochaine. 

Article rédigé par David

Photos prises par Benoît @Benoit Audigé Photography

Carte réalisée par Julien