WE début septembre avec le CHVD: Grand Replomb et pause goûter au Pré du Mollard from Champlo on Vimeo.
Dimanche, 10h du matin, 3 volants (Julien, Benoit, et moi) rassemblés sur le parking de Lancey pour un objectif : un vol du sommet du Grand Replomb.
Les 1200 m de montée, par Orionde puis sentier plus ou moins direct en direction du sommet, seront ponctués par la rencontre de quelques volants aux mœurs étranges (décollé du col de la mine de fer et posé à Orionde pour redescendre à pied les 500 m restants pour l’un… décollage 20 m au dessus du troupeau de moutons pour les autres…) et se dérouleront à un rythme de sénateurs : « on n’est pas pressés, plus tard on y sera, mieux ce sera… »
Environ 4h après avoir quitté la voiture, les sacs sont posés au sommet. La vue est magnifique, le vent complètement absent, l’attero bien loin tout en bas, le bonheur parfait ! Même le voile d’altitude coupant toute activité thermique ne nous perturbe pas plus que ça et on se contenterai bien d’une longue glissade tranquille au dessus du refuge Jean Collet, dans le cirque de Boulon, et jusqu’au fond de la gorge.
Mais nous avons tout notre temps, il n’est pas encore 15h30, alors nous nous posons dans l’herbe et nous observons.
Un lent décalage du voile nous offre une première trouée de soleil vite confirmée par quelques barbulles… Décision est prise de se préparer tranquillement pour profiter de l’activité thermique qui pourrait (on croise les doigts) suivre le décalage du dernier gros morceau du voile !
Notre enthousiasme en prend un coup lorsque, en plein milieu de notre grand déballage, tous les sommets autour se retrouvent dans les nuages à vitesse grand V, au fur et à mesure de leur passage en plein soleil et des mises en routes thermiques qui vont avec… 5 minutes après c’est notre tour… la poisse !
Et puis… la magie opère… le nuage quitte notre sommet pour laisser la place à un ciel parfaitement bleu, et à de petits cycles thermiques qui alimentent le déco en W juste comme il faut. Dernières vérif’, mise en route de caméra, essais radio, et en 5 minutes Benoit, puis moi, et enfin Julien sommes en l’air !
Après avoir erré quelques minutes nous nous retrouvons à enrouler synchronisés au dessus du Jas du Mouton. Les premiers rires se font entendre avant que nous ne décidions de filer SW pour raccrocher entre le Pré du Molard et la Pointe de la Sitre.
Au pied de la Sitre les marges au sol se réduisent… Julien rentre dans le massif pour tenter de raccrocher sous la Grande Lance de Domène, mais il en ressort aussi vite après avoir survolé le lac de la Sitre et constaté que dans son dos la porte se referme très vite ! Après une tentative expresse en direction du lac du Crozet, les pieds au plus proche des arbres, nous rentrons nous refaire comme nous pouvons au dessus du Pré du Molard.
Julien nous lance alors un tonitruant « on va se poser et manger un truc ? ».
Il me faut quelques minutes pour réaliser que cette proposition n’a rien à voir avec le fait que nous volons depuis plus de 45 minutes déjà… non, il n’en a pas marre et ne nous propose pas de poser en vallée, ce qu’il vise c’est l’alpage sous nos pieds et la terrasse du refuge juste là, qui nous tend les bras maintenant que les randonneurs pédestres sont presque tous descendus.
Je ne me fais pas prier et me jette pour ma première repose « au sommet » avec un grand sourire. (Benoit ne comprendra la proposition de Julien qu’en me voyant poser au Pré du Molard alors qu’il est en train de profiter à fond de la pompe à couillon locale)
Les voiles en boules au milieu de l’herbe, les couleurs qui virent doucement vers le jaune orangé… cet arrêt au stand « Fromage blanc aux framboises et Panaché » restera un grand moment de rires et de sourires !
Nous reprenons alors nos voiles là où nous les avions laissées pour ce qui aurait pu être un « banal » vol du soir, à jouer dans les thermiques faiblissant au dessus de la forêt avant d’envisager un retour à la voiture… mais voilà cette journée ne pouvait pas s’arrêter comme ça !
Julien et Benoit ne peuvent se maintenir longtemps devant le refuge et doivent se laisser glisser le long de la forêt pour aller chercher sur les pentes en W au dessus de la gorge une faible restit’ et finalement l’attero.
De mon côté, je finis par trouver l’ascenseur qui me remonte doucement mais surement jusqu’au habert de la Sitre. Je tente alors la transition retour qui me ramène au pied du Grand Replomb, quelques mètres au dessus de notre sentier de montée de ce matin !
Une lente remontée puis une petite promenade en suivant le sentier en direction du refuge Jean Collet me donnent l’occasion de saluer les derniers randonneurs. Au pied du Jas du Mouton, les thermiques sont de plus en plus faibles mais je suis encore à 1800 m !
Je me décale lentement jusque sous Orionde… je me maintiens autour de 1700 m, croise 2 chevreuils… les bruits se font plus rares, l’air commence à se refroidir, les couleurs palissent…
Pendant ce temps mes 2 compères ont eu le temps de replier, et de filer récupérer la voiture
que nous avions laissée à Pré Marcel… il est temps pour moi de mettre le cap sur la vallée et de laisser cette longue glissade s’achever dans le soleil couchant, 1400 m plus bas, sur les bords de l’Isère où ils proposent de me récupérer… après à nouveau plus de 1h de vol !
Texte et photos : Nicolas
Vidéo : Julien
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